BILAN ML2 – ENTRETIEN AVEC LÉON LUCIANI, PRÉSIDENT DE L’AC A

Pà tuttu cio chi tocca à a vita di i Rossi è Bianchi
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bati2a
solu ac aiacciu
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MaLigue2 : Président, avez-vous eu peur de descendre ?

J’étais inquiet. Nous l’étions tous. Les résultats n’ont pas été à la hauteur de nos espérances. Nous savions que rééditer la saison 2017-2018 serait compliqué pour un tas de raison. Notamment car la saison s’est terminée dans une cabale politico-médiatique. Quand je regarde les faits et ce qu’il se passe ailleurs, jamais cela n’avait été autant médiatisé, politisé avec l’intervention du Premier ministre. La presse a joué le relais nécessaire pour le pouvoir. C’était difficile d’être audible dans ces circonstances. Nous n’avons pas pu jouer notre chance jusqu’au bout. Les conditions n’étaient pas réunies. C’est comme ça, c’est le passé…

La saison en cours est donc la conséquence de ce play-off 2 face au Havre ?

Je pense que cela a eu une incidence, oui. Mais ce n’est pas la seule. Nous avons eu des absences, des blessés, des suspensions, comme celle de Mathieu Coutadeur. Riad Nouri s’est fracturé le poignet pendant la préparation. Beaucoup de choses ne nous ont pas permis d’être performants de suite. Le football, c’est la réussite. Je vais donner une image, mais il y a le poteau sortant et le poteau rentrant. Le nôtre a davantage était sortant cette saison. La saison a été en demi-teinte jusqu’en février. Après un début compliqué, les joueurs ont eu un sursaut en novembre après le nul à Nancy, puis les victoires à Orléans et Lens. Et puis nous avons repiqué du nez pour arriver à se sauver à l’ultime journée. Nous avions 10 points d’avance sur nos concurrents directs après le match face à Auxerre. Il restait 12 rencontres. Nous avons additionné les mauvaises résultats.

Avez-vous une explication ?

Nous avons peut-être cru, inconsciemment, que les choses étaient faites. Nous avions 33 points après la victoire contre Auxerre. L’écart avec nos concurrents s’est réduit très rapidement. Après, chaque match devient capitale, devient un enjeu vital. Je pense que l’inconscient joue beaucoup. Nous marquions également peu de buts… C’est un ensemble de choses. Néanmoins, je retiens l’engagement des joueurs, la force collective dégagée même si ce ne fut pas simple.

Le manque d’expérience de votre équipe ne peut être remis en cause.

Je pense que ce n’est pas un problème de joueurs ou d’expérience. D’ailleurs, ceux qui ont de l’expérience ont su l’amener pour ne pas décliner plus que cela et rester unis. Nous avons un groupe qui est resté soudé même dans la difficulté. Les jeunes inexpérimentés ont donné ce qu’ils avaient.

Cela a-t-il été compliqué, psychologiquement, de passer d’une montée potentielle au spectre d’une relégation ?

On s’est peut-être vu en capacité de rééditer les choses. Ou d’être en mesure de redresser quand il le fallait. Nous l’avons fait de façon épisodique. La constance nous a fait défaut sur un championnat où nous avons fait de bonnes choses. Je pense au match de Lorient dans le Morbihan, ou de Brest dans le Finistère. Nous méritions un meilleur sort. Jean-Marc Furlan l’avait lui-même reconnu. Cela s’est joué sur des détails et il aurait fallu être plus performants. Mais si cela n’a pas réussi, c’est que nous n’avions pas les bons ingrédients.

Au final, le soulagement doit être important…

Bien évidemment. Les enjeux sont importants. Rester en Ligue 2, c’est continuer à construire le club, travailler sur sa structuration, sur sa professionnalisation, et ne pas revivre ce genre d’épisode. Quand vous êtes un petit club, c’est plus compliqué. C’est le lot du championnat de Ligue 1 et de Ligue 2. Des équipes jouent pour ne pas descendre et d’autres jouent le haut du tableau. Les moyens sont importants et jouent sur le résultat final.

« Ma philosophie est de construire des hommes »


Evoquons l’avenir. L’avant-mercato sera marqué par votre passage devant la DNCG. A ce titre, le budget présenté sera-t-il du même acabit que le précédent (une dizaine de millions d’euros, Ndlr) ?

Il sera sensiblement le même, un peu moindre. Nous serons amenés à faire des économies plus importantes, sur tout. Nous procéderons à un resserrement des effectifs, nous serons moins dépensiers pour répondre à la charte du football français. Par exemple, je possédais une école privée avec 6 classes. Je vais la ramener à 2 et nous allons travailler avec un lycée privé. A ce titre, j’ajoute que quand les clubs présentent des garçons au bac, je suis le seul à tous les présenter… Je suis le seul avec un taux de réussite à 100% sur l’intégralité des élèves, et non sur ceux susceptibles de le décrocher. Les règles doivent être clairement établies pour tout le monde. Il faut savoir ce que l’on veut. Si on veut un football qui construit des citoyens, ou si nous sommes sur la base du business. Ma philosophie est de construire des hommes, car ils ne seront pas tous professionnels.

L’AC Ajaccio est prêt à repartir au combat, toujours avec Olivier Pantaloni sur le banc ?

Le coach est sous contrat. Nous avons traversé des périodes compliquées sans que je ne bouge. Je ne me suis pas inquiété plus que cela. Je reste persuadé que nous avançons collectivement. Nous l’avons démontré encore une fois. Je constate, en plus, que tous les changements n’ont pas amené les résultats attendus, en Ligue 1 ou en Ligue 2.
patrick2a
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Pour avoir une chance d'avoir un poteau rentrant, il faut déjà tirer aux buts. Ce n'est pas en jouant comme ça, sans philosophie de jeu, qu'on c'est donné cette chance.
Einstein a dit : " 2 choses sont infinies : l'univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." !!!
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