Même si la solution préconisée par les spécialistes était un traitement conservateur, Fabien Lemoine, victime d'un début d'infection, se fera finalement enlever le rein droit. Le Rennais n'est pas prêt de rejouer.
Pour Fabien Lemoine, hospitalisé à Nancy depuis samedi dernier après s'être très gravement blessé au rein droit dans un contact avec Reynald Lemaître, deux options étaient envisageables : un simple traitement pour tenter de conserver le rein touché ou une ablation du rein concerné au cours d'une intervention chirurgicale. « Si on essaie de conserver le rein, ça sera beaucoup plus long pour la reprise du foot. S'il y a un geste chirurgical, il pourra reprendre le foot plus rapidement.
Le but n°1 n'est pas qu'il reprenne le foot rapidement, mais qu'on essaie de conserver le rein », expliquait dans la semaine le médecin du Stade Rennais, Karl Chaory, sur le site du club. Dans un premier temps, les urologues du CHU de Nancy, conscients de la gravité de la blessure du milieu de terrain breton (« Son rein est cassé en trois morceaux. Ce sont des choses pas banales, puisque même dans le service où il est, ils n'ont vu que deux cas comme lui.
C'est vraiment une pathologie très grave et très rare »), avaient plébiscité le traitement conservateur plutôt que l'opération.
Mais un début d'infection a modifié les plans en dernière minute, jeudi. Lemoine, dont l'état de santé s'est brutalement aggravé, va donc se faire enlever le rein droit. « Fabien a commencé à monter un petit peu en température. On était parti pour un traitement conservateur avec l'équipe d'urologie de Nancy, mais probablement qu'il y avait un début d'infection donc ils ont pris la décision d'enlever le rein. L'opération doit durer deux heures. Les médecins vont lui enlever son rein abîmé.
Nous avions privilégié un traitement conservateur mais compte tenu de son état de santé, de moins en moins stable, l'opération était la meilleure solution à prendre. Cela va permettre de repartir sur de bonnes bases cliniques. » Fabien Lemoine devra patienter environ six mois, même probablement plus, avant de reprendre le football.
Même avec un rein en moins, la carrière du joueur rennais n'est pas pour autant remise en question, rappelle Karl Chaory.
« On peut largement vivre avec un rein. Le problème c'est qu'on en a plus qu'un, mais on peut vivre largement avec un rein. C'est le cas de beaucoup de personnes, qui naissent ou qui vivent avec un seul rein et qui se portent très bien. Donc ça ne change probablement pas grande chose par rapport à sa vie future, ni par rapport à la reprise de son activité professionnelle.
Cela fait trois jours qu'on parle à Fabien de cette opération, donc il s'y est préparé psychologiquement et il sait que cela ne l'empêchera pas de rejouer au football. » Comme il pouvait s'y attendre devant la gravité de cette blessure peu fréquente, et encore moins chez les footballeurs, voilà donc Frédéric Antonetti contraint de composer près d'une saison sans l'un de ses métronomes du milieu de terrain.
Hamed Tango Doumbia, qui devait rejoindre Arles-Avignon en prêt, a d'ailleurs été invité à rester pour pallier cette longue absence. Mais évidemment, comme samedi soir après le match, l'entraîneur rennais n'a pas le cœur à évoquer l'aspect sportif pour le moment. « L'important, c'est que Fabien soit en bonne santé et retrouve rapidement la pleine possession de ses moyens. Il faut soutenir Fabien et il faut que cet événement nous unisse et nous soude, comme une famille. » Une famille qui se rendra au chevet du malheureux Fabien Lemoine dès son retour en Bretagne, en milieu de semaine prochaine.
